La rencontre de Nakao (à complèter)
On en est qu'à notre quatriéme stop de la journée que déjà nous arrive notre première péripétie. C'est un kanak qui s'arrête, la voiture toute fumante, c'est d'ailleurs la première chose qu'on lui fait remarquer en montant à l'intérieur. La seule réponse qu'on a pour nous réconforter c'est " Casse pas la tête, c'est du diesel !". Par la force des choses on résiste à l'odeur de plastique cramé. Notre 'calvaire' sera de courte durée car 20 min plus tard on se retrouve sur le bas-coté de la route à examiner la fumée sortant du capot. La voiture n'a pas supportée la dernière petite cote... elle à trop chauffée. En ouvrant le capot on se rend compte, que le kanak, alias Nakao, avait réparer maladroitement et rapidement son bouchon d'huile. Du plastique avait fondu, ça colait partout... la misère quoi ! La première constatation c'est qu'il n'y a plus d'eau donc on se fait une mission eau douce chez une Caldoche, chez laquelle on arrive avec un sac de jute plein de bouteilles d'eau vides trouvées dans le fossé (on a même trouvé des bidons ! Ils sont fort ces calédoniens pour tout balancer par la fenêtre de leurs voitures). Le moteur à beaucoup de mal à refroidir, il nous faut attendre un bon moment avant de pouvoir y insérer de l'eau. On constate qu'en réalité c'est le radiateur qui est percé, la pauvre titine est définitivement morte !
L'aprés midi prend déjà fin et on est cloué sur le bas coté de la route. C'est alors que Nakao nous propose pour la nuit de venir dormir chez lui. Il oubli consciement, au début, de nous dire que ça se situe au beau milieu de la chaine. En quelques coups de téléphone il arrive à s'arranger pour qu'un pick-up avec une remorque vienne le dépanner (fallait l'écouter au téléphone, c'était tordant de rire "moi en panne sur la route, venir dépanner moi").Nous voilà donc embarqué à l'arriére d'un pick-up, en roulant sur la piste, direction le fin fond de la chaine.
L'épave Ford notre 'dépanneuse' En route chez Nakao
On arrive chez Nakao, Brigitte (sa compagne originaire de Lifou), la mamie (originaire de l'île des pins) et le papy (le sage de la famille, l'ancien). Ils nous offrent l'hospitalité et de bons débats autour de la 'table de salon', tout le monde y participe. L'ambiance y est chaleureuse et pleine de rires. Les interventions de la mamy sont justes et malicieuses, celles du papy sont toujours là pour donner une conclusion à la conversation, il finit toujours sur un petite moral qui est à chaque fois écoutée avec la plus grande attention (on ne contredit jamais un ancien, chaque parole est du pain bénit).
Un grand moment aussi lorsque, aprés être passé par l'inévitable 'boire café', le repas est présenté sur la table et que Tonio et moi prenons nos fourchettes afin de commencer à combler nos estomacs. C'est l'erreur qui met mal à l'aise car... il y a la bénédiction avant ! (bah ouais bien sûr !!!) Avec notre première bouchée presque dans la bouche, on repose notre fourchette et passons à la bénédiction (c'est le vieux qui s'y colle). On sent une grande complicité entre Nakao et ses parents qui n'hésite pas à charier sa mère avec un join de canabis. Eclairé par la douce lumière du Coleman, la soirée est douce et angélique.
la table de salon La couche La case des parents
Cette famille kanak, perdue au fin fond de la montagne, vivant dans une tribu où l'electricité n'arrive pas, nous dévoile une grande joie de vivre. Pleine d'enthousiasme elle possède 100 hectares de terre (qu'ils ont du revendiquer aux blancs voleurs) et en cultive un morceaux où y pousse ananas, bananiers, tarots, ignames, maniocs... Tonio y verra sa première case habitée, car les parents dorment encore dedans (c'est pas pour le folklore !). Le lendemain on a le privilège de faire la visite du champs où Mamie nous explique tout et a réponse à toutes nos interrogations.
Mamie et papy visite du champs Nakao et Brigitte
Des phrases nous restent gravées : 'faut pas avoir peur de manger sinon tu vas finir par mourrir de faim', 'bon, ba voilà, c'est comme ça' répétait souvent mamie. Le vieux nous précise que son arrière grand-père était cannibal (pas si vieux que ça tout de même le canibalisme!)
Champ d'igname Blabla les pieds dans l'eau Douce sieste
Tonio et Renan